Entre 2017 et 2022, le sport féminin représentait à peine 20% des diffusions sportives. Si cela représente déjà une nette amélioration par rapport aux 7% de taux de médiatisation du sport féminin en 2012, cela signifie que le féminin ne représente toujours qu’un cinquième des diffusions sportives à la télévision. Quelles sont les mesures prises pour améliorer cette situation ? A quand une meilleure médiatisation du sport féminin ? Réponses.
Médiatisation du sport féminin : les chiffres d’une situation accablante
Malgré des années de lutte pour une meilleure médiatisation du sport féminin, ce dernier reste toujours moins diffusé que le sport masculin, que cela soit sur les chaînes gratuites ou sur les chaînes payantes. Selon l’Arcom, rien qu’en 2021, le sport masculin totalise 36.284 heures de diffusion (74.2% des diffusions sportives) contre 2.350 heures pour le sport féminin (25.8% des diffusions sportives). « La part des diffusions de sport féminin dans les retransmissions sportives reste toujours largement inférieure à la part du sport masculin », continue l’Arcom.
Cette inégalité aberrante contribue à ancrer l’inégalité hommes-femmes dans l’univers du sport, à nourrir les stéréotypes et ce, malgré les performances louables des sportives qui devraient pousser à la démocratisation de la diffusion des compétitions sportives.
Flora Guei of France with Nelson Monfort after the Women’s 400m semifinal on Day 9 of the Rio 2016 Olympic Games at Olympic Stadium on August 14, 2016 in Rio de Janeiro, Brazil. (Photo by Nolwenn Le Gouic/Icon Sport)
Le sport féminin : un fort potentiel économique
Lorsqu’on sait que la dernière coupe du monde féminine de football a rassemblé plus de 10 millions de téléspectateurs rien qu’en France, on comprend vite que la diffusion de compétitions et de championnats de sport féminin peut représenter un apport financier considérable aux diffuseurs. En effet, on constate ces dernières années que les recettes publicitaires générées par la diffusion de compétitions sportives féminines dépassaient largement le montant des droits de diffusion.
Les programmes de diffusion de compétitions féminines sont de ce fait réellement rentables, un constat qui devrait pousser les groupes de diffusion à démocratiser la retranscription du sport féminin sur leurs chaînes, que ces dernières soient payantes ou gratuites.
Médiatisation du sport féminin : des initiatives pour une amélioration timide
Conscients de la sous-médiatisation du sport féminin, les acteurs du sport ont instauré des mesures visant à promouvoir la parité médiatique dans le sport. A titre d’exemple, l’opération « Sport Féminin Toujours » a été lancée afin de promouvoir la médiatisation du sport féminin en incitant « les médias à diffuser davantage de retransmissions sportives sur les antennes, mais aussi à aborder les problématiques liées à la pratique féminine du sport », selon l’Arcom.
Outre la médiatisation du sport féminin, cette opération vise également à combattre certaines problématiques toujours présentes dans le milieu du sport au féminin, pour ne citer que la représentation féminine dans les instances dirigeantes du sport. Que ce soit, en effet, dans les clubs, les fédérations ou les comités d’organisation, les femmes sont souvent sous-représentées, notamment dans la sphère dirigeante et décisionnelle.
Ainsi, en 2022, un plan de féminisation des pratiquantes et des dirigeantes du sport a été adopté par 89 fédérations sportives. Ce plan devrait avoir pour effet d’instaurer la parité effective dans les instances dirigeantes du sport d’ici 2024, un coup de pouce de plus à la parité hommes-femmes dans le sport.