Si les footballeuses sont des sportives de haut niveau, elles n’en restent pas moins des femmes qui subissent les impacts du cycle menstruel sur leurs performances sportives et leur carrière. A cette donne viennent s’ajouter la gêne et le malaise liés au port de short blanc lors des entraînements et lors des compétitions.
L’angoisse de la fuite vient les handicaper et les clubs, tout comme les équipementiers en ont parfaitement conscience, d’où le bannissement du short blanc dans plusieurs clubs et sélection de football féminin.
Plus de short blanc pour Manchester City
Manchester City fait partie des premiers clubs à avoir banni le short blanc des tenues de ses joueuses. Ces dernières ont en effet fait part de leurs inquiétudes et de leurs angoisses liées au port du short blanc pendant les entraînements et en compétition. Cette décision a alors été prise pour « soutenir (les joueuses) et créer le meilleur environnement possible pour qu’elles se sentent à l’aise et puissent évoluer à leur meilleur niveau » selon le club.
Avec son équipementier, le club de poursuivre : « Du fait des remarques faites par des joueuses et du thème sous-jacent des femmes qui ne souhaitent pas porter de shorts blancs quand elles ont leurs règles, nous avons décidé de changer les tenues à la disposition de nos joueuses… A partir de la saison 2023-24, nous ne fournirons plus de shorts blancs à nos sportives. »

Plus de short blanc et une protection en plus chez Nike
Outre les clubs de football, les sélections nationales épaulées par l’équipementier Nike ont également pris la décision de bannir le short blanc des tenues des joueuses. C’est notamment le cas de l’équipe de France, de l’Angleterre, du Brésil ou encore de l’Australie.
D’ailleurs, les tous nouveaux shorts de Nike seront équipés de la technologie « Nike Leak Protection : Period », une technologie basée sur l’absorption en cas de fuite. Jordana Katcher, directrice adjointe des équipements femmes de Nike, se félicite de ce progrès dans un communiqué : « les footballeuses professionnelles jouent deux mi-temps de 45 minutes sans pause ni temps mort. Nombre d’entre elles nous ont dit qu’elles pouvaient passer plusieurs minutes sur le terrain en craignant d’avoir des fuites menstruelles. Lorsque nous leur avons montré cette innovation, elles nous ont dit à quel point elles étaient reconnaissantes d’avoir ce short pour les aider à se sentir en confiance lorsqu’elles ne peuvent pas quitter le terrain ».
Le short blanc : une hantise commune dans le sport féminin
Que ce soit dans le football, au tennis ou au handball, la hantise de la tâche est constamment présente, une hantise accentuée par le short blanc. Erika Tymrak, milieu de terrain du club américain Orlando Pride, s’exprime alors sur le sujet dans un communiqué de son club : « Les raisons qui font qu’on ne veut pas porter de short blanc sont évidentes, mais c’est malheureusement quelque chose qui n’a jamais été abordé jusqu’à récemment ».
« Porter un short blanc, c’est très joli, mais ce n’est pas pratique quand on est dans cette période du mois » poursuit l’attaquante anglaise Beth Mead. De son côté, Estelle Nze-Minko, capitaine de l’équipe de France d’handball confie : « On n’a pas le temps sur le terrain de penser à ça, checker, avoir peur… Ça crée du stress et une pression qui n’est pas nécessaire dans notre milieu où il y en a déjà énormément… ». Dans quelques années, le short blanc ne devrait alors être qu’un lointain souvenir dans l’histoire du sport féminin où tout est désormais fait pour favoriser le bien-être des sportives.