Une décision incomprise, injuste et consternante du point de vue des joueuses de l’US Orléans, club de D2F, la seconde division du football professionnel féminin en France. Vendredi 24 mai, le président du club, Cyril Courtin, avait annoncé à la section féminine qu’il ne comptait pas maintenir la formation en D2F, et opterait pour une rétrogradation en D3F. En cause, le président souhaite investir davantage dans la formation masculine du club qui évolue en National, et vise une montée en Ligue 2.
Un dernier match symbolique
Ce dimanche 26 mai, la section féminine du club de football de l’US Orléans devait affronter le leader de D2F Strasbourg. Un match qui se conclut par un score nul et vierge, mais a surtout été le théâtre de protestation de la part des joueuses orléanaises.
En effet, le match débute par une minute de silence, un ballon envoyé en touche, des joueuses main à la bouche ainsi qu’un écusson dissimulé sous du ruban adhésif pour la section féminine de l’USO. « On a mis des billets factices au niveau de la ceinture pour montrer que le football ce n’est pas que de l’argent, mais aussi des valeurs. Malheureusement ces valeurs ont été mises de côté par rapport à l’aspect financier. Je pense qu’on aurait pu faire les deux. Dans la vie, tout part d’une volonté et la volonté du club aujourd’hui n’est pas du côté des féminines », déclare Marianne Amaro au micro de France 3 Centre-Val de Loire.
Un manque de respect
Une situation causée par la prise de décision du président Cyril Courtin de « concentrer nos moyens et notre énergie sur la vitrine : l’équipe de National ». Ce dernier s’est entretenu avec les joueuses en réunion privée, et n’a pas caché ses motivations : « L’équipe ne repartira pas en D2 la saison prochaine, on va la faire descendre en D3. Vous coûtez cher et vous ne rapportez rien ». Des propos jugés condescendants et dévalorisants pour l’équipe féminine qui a réussi à se maintenir en D2F, avec une 7e place au classement général. Ce à quoi certaines joueuses ont répondu de manière anonyme :
« Ça fait plusieurs années qu’on se bat corps et âme chaque saison pour jouer le maintien et se sauver. On n’allait pas à l’hôtel la veille des matches pour que le club fasse des économies, le midi on partait en minibus et on mangeait nos gamelles sur la route. Et après, on vient nous dire qu’on coûte trop cher… On ressent beaucoup d’injustice. On s’est toute beaucoup investies. On a l’impression que le président nous considère comme des joueuses loisirs, alors que notre vie s’articule autour du foot. »
« C’est notre métier. Bien plus qu’une passion, c’est notre métier. J’aimerais qu’il (Cyril Courtin) l’entende. Sportivement, on s’est maintenues. On a fait le taf. Le coach, les joueuses, on a fait le taf. On n’a rien à se reprocher. C’est très grave ce qui se passe. »
Suite à cette décision de Cyril Courtain, en poste à la présidence du club d’USO depuis deux mois seulement, plusieurs membres de l’association USO ont démissionné, notamment son président et son vice-président, ainsi que le trésorier de l’association.