L’Équipe de France s’est faite éliminer par l’Allemagne, aux portes de la finale de l’EURO U19. La sélectionneuse Sandrine Ringler est revenue sur le parcours de l’équipe, ainsi que sur ce match fou face à l’Allemagne.
Comment expliquer cette remontada de l’Allemagne ?
« D’abord, avant d’ouvrir la marque, nous n’étions pas forcément en place. Est-ce la pression liée à l’enjeu d’une demi-finale de Championnat d’Europe ? Nous étions trop étirées. Après notre premier but, nous avons fait bloc comme nous le souhaitions et nous aurions pu, c’est vrai, tuer le match. Revenir au vestiaire à la mi-temps avec une avance de trois ou quatre buts, ce qui était possible au regard des occasions que nous nous sommes créées, ça n’aurait pas été la même chose. A 2-0, nous savions que rien n’était fait, que les Allemandes pouvaient reprendre espoir si elles réduisaient la marque. On savait très bien qu’il fallait maintenir le même niveau d’exigence pour se mettre à l’abri. »
Les Bleuettes avaient pourtant l’occasion de faire le break :
« C’est vrai. En seconde période, on a voulu conserver le score. Inconsciemment, on a reculé un peu, les Allemandes ont retrouvé des espaces. Il aurait fallu maintenir notre pression, avec un bloc plus haut sur le terrain. A 2-1, on s’exposait à une égalisation. Elle est intervenue dans le temps additionnel. Et pourtant, pendant la prolongation, on est à nouveau allé de l’avant, on avait la capacité de faire la différence. Jusqu’à la fin de match et ce scénario cruel. »
Quelle était l’atmosphère dans le vestiaire ?
« La tristesse, oui. Les larmes oui. Il faut que ça sorte. Mes joueuses sont très attachantes, elles ont donné le meilleur d’elles-mêmes. Je leur ai donné mon sentiment à chaud. Pour moi, ce n’est de la faute à personne. Nous sommes tous dans la même montgolfière pour poursuivre sur l’image que j’avais utilisée en début de compétition. On monte ensemble, on descend ensemble. Le football est bien fait. On n’a pas le temps de se lamenter sur son sort. Il faut repartir, se préparer pour grandir. »
Un bilan de cet EURO :
« Les joueuses savent réagir, elles se battent et sont capables d’embêter les meilleures. Il faut s’appuyer là-dessus. Cependant, le bilan est mitigé. Il est positif si l’on considère la première phase de poule, la force dégagée face à l’Espagne mais aussi contre l’Allemagne dans un premier temps. Mais on n’a pas su la maintenir sur toute la durée du match. On a montré qu’on avait les moyens de faire de belles choses. »
La qualification pour la demi-finale vous offre une place à la Coupe du Monde U20 l’an prochain.
« La Coupe du Monde est un objectif acquis, effectivement. Il faut se préparer pour performer. Nous n’aurons qu’un ou deux rassemblements avant, au printemps prochain. Certaines joueuses iront peut-être en sélection U23. Les 2005 peuvent être concernées par le Championnat d’Europe U19. Les autres, je les suivrai à travers leur club, via la plate-forme vidéo que nous met à disposition la FFF. Le temps de jeu sera une donnée incontournable. Une fille qui joue a du rythme, progresse, apprend. L’entraînement est une chose mais le niveau qui correspond aux compétitions internationales jeunes, c’est la D1 et la D2. »
Photo et déclarations via fff.fr