Si la parité salariale a toujours fait débat dans le milieu du sport, les choses tendent à évoluer positivement. En effet, les fédérations et les grandes instances du football ont finalement écouté la voix de celles qui militaient pour un salaire égal entre sportives et sportifs. Rappelons que depuis la création du sport féminin, les sportives, toutes disciplines confondues, gagnaient dix fois moins que leurs homologues masculins.
Cette rémunération inégale touchait tant les salaires que les primes allouées lors des compétitions. Ainsi, les fédérations footballistiques américaines et canadiennes ont finalement accepter d’octroyer une rémunération égale entre footballeurs et footballeuses.
6 ans de combat pour les footballeuses américaines
Depuis 2016, les footballeuses de l’équipe américaine ont mené un combat acharné pour l’égalité salariale. Doubles championnes du monde en titre, les joueuses américaines avaient porté plainte contre la fédération américaine de football, l’US Soccer, pour discrimination. Malgré le fait que la discrimination n’ait pas été retenue par le juge en charge de l’affaire, la plainte a finalement porté ses fruits en 2022.
En effet, après six ans de lutte, les 28 joueuses de football américaine signent finalement un accord d’égalité salariale avec la Fédération américaine, un accord estimé au total à 24 millions de dollars. A l’époque, Cindy Parlow Cone se félicite de cette décision en ces termes : « C’est vraiment un moment historique. Ces accords changent la donne pour toujours ici aux États-Unis et pourraient avoir des répercussions dans le monde entier ».
Valable jusqu’en 2028, cet accord prévoit une rémunération égale entre footballeurs et footballeuses pour tous les matchs qui seront joués. Que ce soit ainsi durant les matchs amicaux ou durant les compétitions nationales ou internationales, les joueurs et les joueuses toucheront le même salaire. Selon le site Neon, cette rémunération égalitaire concernerait également « le partage des primes versées à la FIFA pour une participation à la Coupe du monde, généralement plus importantes pour les joueurs masculins. » « À partir du Mondial 2022 au Qatar et de la Coupe du monde féminine prévue 2023, cet argent sera ainsi partagé de manière égale entre les deux équipes », continue le site.
Menace de grève pour les joueuses canadiennes
Conscientes de l’inégalité salariale persistante dans leur sport, les joueuses canadiennes ont également mené une grève pour l’égalité salariale. En effet, on apprend qu’en 2021, la fédération canadienne de football a versé 11 millions de dollars canadiens à l’équipe nationale masculine contre 5 millions de dollars canadiens pour l’équipe nationale féminine.
Une situation inacceptable qui a poussé les canadiennes à entamer une grève qui n’aura duré qu’une journée mais qui sera la première d’une longue série. Refusant de s’entraîner et de jouer des matchs, les footballeuses canadiennes ont fini par avoir gain de cause puisque la Fédération canadienne de football leur a récemment proposé un accord de parité salariale.
Tout en prévoyant une distribution égale des gains suite à la participation des équipes féminines et masculines aux Coupes du Monde, « cette convention collective [si elle est acceptée] offrira aux deux sélections nationales la même somme d’argent pour 90 minutes de jeu et elles partageront équitablement les dotations accordées lors des compétitions internationales, indique le communiqué officiel. La sélection nationale féminine canadienne deviendra [ainsi] la seconde mieux payée des 211 présentes au sein de la Fifa. »