Bien que le sport unisse les hommes et les femmes, tant dans la passion du sport que dans sa pratique, de nombreuses inégalités subsistent entre sportifs et sportives. Ces disparités peuvent aussi bien concerner le salaire que la couverture médiatique.
Pouvant paraître choquantes, ces inégalités sont pourtant bel et bien présentes dans le monde du sport et constituent encore un obstacle à l’émancipation de la femme à travers le sport et à l’instauration effective de l’égalité homme-femme. Voyons ainsi les inégalités les plus flagrantes entre les sportifs et les sportives.
Les inégalités de revenus
Le salaire figure en première position lorsqu’il est question d’inégalités entre sportifs et sportives. En effet, se basant sur des stéréotypes fortement ancrés dans la société et sur de tristes réalités économiques et médiatiques, le salaire des sportives est en moyenne 20 fois moins inférieur à celui des sportifs. C’est notamment dans les sports collectifs que cette inégalité se fait le plus ressentir.
En effet, rien qu’en France, les footballeuses en 1ère division toucheraient en moyenne entre 2000 et 3000€ contre 60.000€ pour un footballeur en ligue 1. La différence entre les primes accordées aux footballeuses et aux footballeurs est également abyssale, notamment lorsqu’on sait que les bleus ont perçu une prime de 400.000€ après être sortis vainqueurs de la coupe du Monde en 2018 contre une prime de 40.000€ pour les joueuses de football en cas de victoire pendant la coupe du monde en 2019. Le monde du basket-ball (NBA et WNBA) n’est également pas épargné par cette inégalité puisqu’au total les joueuses de la WNBA touchaient, en 2018, 115 fois moins que les joueurs de la NBA.
Heureusement, de nombreuses associations et joueuses ont dénoncé cette inégalité de revenus et les choses tendent désormais à s’améliorer timidement. En effet, des joueuses de football américaines ont par exemple attaqué leur fédération pour l’inégalité salariale flagrante entre footballeurs et footballeuses et ont obtenu le double de leur salaire et de leur prime ou contrat au salaire équivalent qu’à celui d’un footballeur.
Aussi, des disciplines telles que le tennis impose désormais la même grille salariale pour les hommes et les femmes dans certains championnats. Néanmoins, la suppression des stéréotypes sur les femmes dans le sport, la promotion médiatique du sport féminin et l’instauration d’une vraie égalité homme-femme dans le sport contribueraient à diminuer les inégalités de revenus dans le sport.
La médiatisation et la représentation médiatique
C’est bien connu, les championnats sportifs masculins sont plus médiatisés que les championnats sportifs féminins. En effet, selon les statistiques, seuls 4 à 7% de la couverture sportive sont aujourd’hui dédiés au sport féminin, toutes disciplines confondues.
Et qui dit faible médiatisation dit faible audience et faible valeur ajoutée (vente de maillots, vente de goodies, etc.), ce qui explique en partie l’inégalité salariale entre sportifs et sportives. La représentation féminine dans les émissions et les plateaux de sport est également inégale puisqu’en 2018, seuls 15% des intervenants en plateaux de sport étaient des femmes.
Toutefois, une étude menée en 2013 par Havas Sports&Entertainment a démontré que près de 68% français avaient le même intérêt tant pour le sport féminin que le sport masculin. A cet effet, en France, la médiatisation du sport féminin tend à prendre de l’ampleur et les programmes diffusant des compétitions féminines ont aujourd’hui un bon ratio entre les droits de diffusion et les recettes publicitaires générées.
De plus, le nombre de chroniqueuses intervenant dans les émissions sportives est passé de 9% en 2019 à 18% en 2020. Enfin, le Ministère des sports et des jeux olympiques et paralympiques collabore avec plusieurs acteurs du sport féminin pour promouvoir la diffusion des rencontres footballistiques féminines sur les chaînes gratuites, en parallèle avec des actions de promotion telles que les « 24 heures du sport féminin » ou encore les « 4 saisons du sport féminin ».