C’est l’un des sujets qui fâchent dans le milieu des athlètes professionnels de tous horizons : l’inégalité salariale entre les hommes et les femmes. Bien que le sport féminin dans sa globalité connait actuellement un engouement sans précédent (notamment au rugby, au basket et au football où le nombre de licences ainsi que l’affluence dans les stades continuent de grimper), la rémunération des athlètes féminines ne suit pas cette croissance. Une situation qui exaspère les sportives professionnelles, qui ne cessent de faire des appels pour que leurs rémunérations soient revues à la hausse.
« Il gagne 100 fois plus que moi »
C’est un triste constat et une situation qui ne cesse de s’enraciner à mesure que le temps passe. Les athlètes professionnelles féminines ne peuvent toujours pas prétendre à jouir d’un salaire plus ou moins proche de ceux de leurs homologues masculins. Une situation vécue au quotidien par la footballeuse suisse Alisha Lehmann, qui évolue actuellement à la Juventus de Turin, au même titre que son compagnon le Brésilien Douglas Luiz.
Pour la Gazetta Dello Sport, l’internationale suisse évoluant au poste d’attaquante a confié son désarroi quant à la situation qu’elle vit en tant que sportive professionnelle : « Tout le monde aimerait avoir le même salaire. Souvent, je rentre chez moi, je parle à Douglas et je lui dis que ce n’est pas juste. Nous faisons le même travail, mais il gagne 100 fois plus que moi. C’est quelque chose qui m’émeut ».
Une injustice globale
L’attaquante de la Juventus de Turin n’est pas un cas isolé, loin de là. Toujours au football, mais cette fois en France, l’écart salarial entre les joueuses et les joueurs pros évoluant en première division était scandaleux pour beaucoup. Kylian Mbappé, qui portait encore l’année dernière le maillot du Paris Saint-Germain, jouissait d’un salaire mensuel de 6 millions d’euros. En comparaison, son homologue Marie-Antoinette Katoto qui était la joueuse la mieux payée de D1 Arkema recevait un salaire de 50 000€ seulement par mois (120x moins).
Pire, la situation est encore plus affligeante en sélection nationale : l’équipe de France masculine de football avait reçu une prime de 400 000€ par joueur pour sa victoire en Coupe du Monde 2018. L’année suivante, la Fédération française de football ne proposait qu’un dixième de cette somme pour récompenser sa sélection féminine en cas de victoire lors de l’édition 2019 de la Coupe du Monde féminine qui se jouait alors en France (les États-Unis remporteront finalement la compétition).
Les sources de revenus d’un athlète
Lorsque l’on regarde les 10 athlètes les mieux payés au monde, on retrouve une bonne partie de joueurs de football et de basketball de la NBA. En plus de leurs contrats juteux signés avec leur club/franchise, ces athlètes bénéficient d’autres revenus extrasportifs : sponsoring, ligne de vêtements/de chaussures, droits d’image, etc.
Des sources encore très peu exploitées dans le sport féminin, et une bonne partie des joueuses de football doivent se contenter de leurs contrats professionnels avec leur club. « Il est évident que le chemin à parcourir est long, car il n’y aura peut-être jamais d’égalité salariale. Je pense que cela prendra du temps et l’intention de beaucoup, qui devront fortement vouloir un changement dans ce sens », conclut Alisha Lehmann dans son interview.