Dans le monde professionnel du sport, le dopage est une question sérieuse et dont les conséquences peuvent être graves, aussi bien pour les athlètes concernés que pour leur discipline sportive. Un fait que Marion Sicot vient tout juste d’assimiler, à la sortie du tribunal de Montargis (Loiret) ce mercredi 20 novembre, elle qui est jugée pour détention et importation de produits dopants. En 2019, l’ex-cycliste avait notamment été testée positive à l’EPO, et a subi une suspension de quatre ans effectifs à partir de 2022.
« Je paye pénalement aussi »
Dans cette affaire de dopage, trois personnes sont jugées par le tribunal de Montargis pour « des faits d’importation et de détention de produits dopants » : la première étant Marion Sicot, ex-cycliste qui s’est vue testée positive à de l’érythropoïétine (EPO) en 2019 lors des Championnats de France de cyclisme sur route, la seconde étant son « ami » qui lui servait donc de fournisseur, et la troisième étant un médecin généraliste qui avait pour charge de fournir les ordonnances pour Marion Sicot.
À l’époque des faits, cette dernière avait alors été suspendue pour une durée de deux, une peine qui sera par la suite alourdie de deux ans supplémentaires par le Conseil d’État. À la sortie du tribunal – et plus généralement durant son plaidoyer-, l’ex-cycliste de 32 ans aujourd’hui reconvertie en auto-entrepreneuse, coach sportif et triathlonien s’est voulu sincère et honnête quant à sa situation et son crime : « J’ai sali mon sport, le sport en général, je me suis salie moi-même. (…) J’étais en-dehors de la réalité. », admettant au passage qu’elle n’avait aucunement conscience des risques pour sa santé au moment de s’injecter les produits dopants (en plus de l’EPO, elle déclare aussi avoir pris du clenbutérol, à usage normalement vétérinaire). « C’est la procédure logique. J’ai payé avec la justice sportive, je pense avec la peine maximale. Il fallait que je paye pénalement aussi. Je sais que je risque de la prison avec sursis, une amende, mais pour mon avocat, pas de prison ferme. Personne n’aime passer devant la justice, mais je n’ai pas le choix. Après ça, je pourrai vraiment tourner la page », s’est-elle confiée plus tôt auprès du quotidien régional Le Télégramme, au mois de septembre. Le parquet a donc, ce mercredi 20 novembre 2024, présenté sa réquisition à l’encontre des trois prévenus dans cette affaire de dopage.
18 mois d’emprisonnement et une lourde amende
Le parquet du Tribunal correctionnel de Montargis a donc présenté son réquisitoire : 1 an d’emprisonnement avec sursis pour Marion Sircot, et 18 mois d’emprisonnement chacun pour les deux autres accusés, des peines auxquelles s’ajoute une lourde amende de 75 000€. À la sortie du tribunal, la principale intéressée s’est exprimée : « Forcément, ça m’a ramenée un peu dans mon passé, mais maintenant, j’ai un énorme poids en moins. Toutes les personnes savent. Ceux qui veulent rester avec moi, restent, de toute façon, je trace ma route ». Un passé douloureux, qui implique une affaire d’harcèlement sexuel de la part de son ancien manager Marc Bracke, qui fut alors suspendu 3 ans par l’UCI, avant de se suicider en octobre 2022 à 53 ans.
Le verdict devrait être prononcé en janvier prochain, et Marion Sircot est résignée à ne pas faire appel de la décision de la justice, afin de définitivement clore ce triste chapitre de son histoire.