A trois mois du lancement de la coupe du monde de football féminin 2023, aucune chaîne n’a encore acquis les droits de diffusion de cette compétition tant attendue en France. Et pour cause, les offres reçues sur lesdits droits sont jugées inacceptables par la FIFA. De leur côté, les chaînes françaises et européennes justifient leurs propositions par le décalage horaire, mais aussi par un contexte général appelant à la prudence.
Des offres financières inacceptables
La coupe du monde féminine se tiendra du 20 juillet au 20 août en Australie et en Nouvelle-Zélande. Malgré le fait que le lancement de cette compétition phare soit imminente, aucun diffuseur n’a encore été annoncé pour la France et pour l’Europe. Selon Gianni Infantino, président de la Fifa, les offres reçues pour acquérir les droits de diffusion des matchs de la coupe du monde 2023 sont tout simplement inacceptables.
En effet, elles sont cent fois moins importantes que celles perçues pour les droits de diffusion de la prochaine coupe du monde masculine qui se tiendra l’année prochaine au Qatar. Si, pour cette compétition masculine, les chaînes ont proposé jusqu’à 200 millions de dollars de droits de diffusion, elles n’en ont proposé qu’entre 1 et 10 millions de dollars pour les droits de diffusion du mondial féminin 2023.
Ces offres « très décevantes » sont une « gifle » aux joueuses s’insurge Gianni Infantino. D’ailleurs, la FIFA, qui ne compte aucunement brader ces droits de diffusion, pourrait être contrainte de ne pas diffuser cette compétition dans les Big 5 d’Europe (Espagne, Angleterre, Allemagne, Italie et France) si aucune entente n’est trouvée et si « les offres continuent à ne pas être équitables », toujours selon le président de la FIFA.
Décalage horaire et contexte financier inopportun
Si la FIFA compte désormais négocier directement avec les diffuseurs, c’est que l’appel d’offres initialement lancé sur le marché européen n’a pas abouti. Pour les investisseurs, les offres prudentes en matière de droits de diffusion se justifient par le grand décalage horaire entre l’Europe et les pays hôtes du mondial féminin.
En effet, les matches se joueront généralement à des horaires de faibles audiences et de revenus publicitaires, des horaires jugés toutefois raisonnables pour les fans de football européens, selon la FIFA. La diffusion se fera ainsi généralement entre midi et 15h, pour les matches de poule, et entre 10h et midi pour les demi-finales, la finale et le match pour la troisième place.
Outre le décalage horaire, les groupes de diffusion justifient leurs offres par les investissements déjà programmés pour les droits de diffusion de la coupe du monde masculine Qatar 2024 et pour la coupe du monde de Rugby. Le fait que la compétition se déroule tardivement dans la période estivale justifie également ces offres toujours selon les intéressés.
Néanmoins, une entente devrait être rapidement trouvée entre la FIFA et les diffuseurs afin de garantir la diffusion de cette compétition d’envergure internationale en France et en Europe. En effet, la dernière coupe du monde féminine avait séduit plus d’1.12 milliards de téléspectateurs, avec 10 millions de téléspectateurs rien qu’en France pour la finale. Cela peut représenter une belle opportunité financière pour les groupes de diffusion, mais aussi pour la FIFA qui reversera 100% des droits acquis pour la promotion et le développement du sport féminin.