En ce mois d’octobre rose, une association de lutte contre le cancer du sein a lancé un programme d’activité physique à destination des femmes atteintes de cette maladie. Rubies propose alors à ces adhérents des séances de sport en guise de thérapie.
Le plaisir d’être ensemble
Ce n’est plus un secret pour personne, le sport est un excellent moyen pour socialiser. Cette socialisation, bon nombre de femmes atteintes d’un cancer n’ont plus eu l’occasion d’y gouter. C’est donc pour les aider à retrouver le bonheur de discuter et de partager des expériences que l’association Rubie (Rugby Union Bien Être Santé) a décidé de lancer un programme de pratique du rugby. Les participantes, des femmes âgées de 30 à 76 ans, s’adonnent à la pratique de ce sport collectif très apprécié en France, surtout en cette période de Coupe du Monde.
D’ailleurs, la défaite du XV de France face à l’Afrique du Sud en quart de finale de la Compétition a également été un sujet de discussion entre les participantes, qui se sont retrouvées sur le terrain synthétique des Argoulets, au nord de Toulouse. Après quelques exercices d’échauffement, place donc au match qui se déroule sur un quart de terrain. Ici, les joueuses marchent avec le ballon ou trottinent.
Au lieu de plaquer son adversaire, il suffit de la toucher pour qu’elle s’immobilise, une adaptation nécessaire pour des pratiquantes qui sont là surtout pour se dépenser et s’amuser. Christiane, la doyenne des membres de Rubie, partage ses émotions lorsqu’elle participe à chaque séance de rugby : « Ici, c’est la joie, le plaisir d’être ensemble, la bienveillance. On est une famille et on oublie ce que l’on a ».
Un programme en partenariat avec la FFR
C’est donc dans une ambiance conviviale et familiale que les joueuses évoluent lors de chaque séance de rugby-thérapie organisé dans la semaine par le club Rubie. Car oui, l’association Rubie est le premier club de rugby santé de France, et est affiliée à la Fédération française de rugby, tout en bénéficiant du soutien de la Ligue d’Occitanie de Rugby. Chacune des 90 adhérentes du club Rubie de Toulouse dispose de sa propre licence professionnelle, une licence qui fait la fierté de ces rugbywomen au profil atypique.
La formation toulousaine est essentielle composée de patientes, mais il n’est pas rare que les infirmières et d’autres personnels soignants soient recrutés à la va-vite par les oncologues, comme l’explique Sylvie, une infirmière qui participe au programme depuis son lancement en 2017. Très vite, d’autres clubs de rugby ont emboité le pas, et disposent aujourd’hui de leurs propres sections Bien être santé. C’est le cas par exemple du club de La Rochelle, une équipe emblématique du rugby français, qui a ouvert sa section Rugby Santé en septembre 2021.
En avril 2022, l’équipe comptait déjà 25 recrues, essentiellement des femmes atteintes de cancer, en soin ou en phase de rémission. C’est le cas de Katia, 50 ans (à l’époque), qui raconte son parcours : « J’avais énormément perdu au niveau du souffle, de l’endurance… Quand on m’a parlé rugby, je n’étais pas du tout pour. Aujourd’hui, je suis devenue fan, et accro ». Enfin, Camille 28 ans, partage également son plaisir de participer à ces entraînements de rugby-thérapie : « C’est ça qui fait du bien aussi, le temps d’une heure, ne pas entendre parler ‘maladie’. On libère tout, on vide son esprit, et ça nous permet de repartir plus fortes au combat ».