Actuelle gardienne de but de Montpellier en D1 Arkema et de l’Équipe de France, Marie Petiteau a livré une interview exclusive pour le site de la FFF. Elle revient sur ses débuts dans le football et sa saison en cours.
Ses débuts dans le football :
« J’ai commencé le football à l’AS AML pour Avensan-Moulis-Listrac, un club fruit de l’entente de trois villages, à l’âge de six ans. J’ai deux frères dont un jumeau. Mon grand frère faisait déjà du foot et nos parents nous ont inscrit avec lui. J’ai joué en mixité avec les garçons jusqu’à mes 15 ans. Durant mes années lycée, j’ai rejoint le Pôle Espoirs de Blagnac et les Girondins de Bordeaux pendant trois ans avant de signer mon premier contrat à Montpellier à 18 ans. J’ai fait une année au MHSC où j’étais troisième gardienne et n’ai pas pu vraiment jouer avec les jeunes car c’était l’année du COVID où le championnat a été arrêté. Je suis ensuite partie en prêt à Saint-Malo pendant deux ans afin d’avoir du temps de jeu. Et depuis cet été, me voilà de retour à Montpellier. »
Quand est-elle devenir gardienne de but ?
« J’ai commencé vers 10 ans, je ne sais pas exactement comment ça s’est passé mais apparemment un jour, je suis arrivée avec une paire de gants à l’entraînement et je ne l’ai plus quittée ! Si je suis restée à ce poste, c’est que je m’y sentais bien. Je me souviens que lorsqu’on affrontait une autre équipe, les garçons d’en face disaient : ‘‘C’est une fille aux cages, ça va être facile’’ ! J’y puisais une motivation supplémentaire et je leur prouvais le contraire. J’étais aussi protégée par mes coéquipiers, notamment mon frère qui jouait dans l’équipe. Il était défenseur central, c’était plus facile de lui crier dessus. Du coup, il prenait un peu pour les autres. »
C’est un rôle à part ?
« Oui, c’est un rôle à part. L’entraînement est spécifique, la musculation est différente, les retours vidéos sont propres aux gardiennes comme les échauffements d’avant-match. On est un peu une secte au sein du groupe ! C’est un poste particulier, ingrat parfois, il faut aimer ça et avoir sa conscience tranquille. Cela peut être difficile de prendre du recul, on a souvent besoin d’un avis extérieur pour juger sa propre prestation. On a besoin de comprendre que ce n’est pas parce qu’on a encaissé un but qu’on est forcément fautive. »
Son retour à Montpellier, après ses saisons à Saint-Malo :
« J’ai senti le changement en revenant à Montpellier l’été dernier. Le staff avait changé, l’effectif aussi mais c’est surtout le rythme qui était différent avec les entraînements le matin, la vitesse de jeu, la prise d’informations qui doit être beaucoup plus rapide, le jeu au pied également. Tout va plus vite. Il faut être beaucoup plus précise, attentive et réactive. Heureusement qu’il y a eu la préparation cet été pour avoir le temps de s’habituer, se régler afin d’être prête pour le premier match de la saison. »
Sa première partie de saison avec Montpellier ?
« On n’a pas forcément pris les points où on pouvait les prendre. On est un peu en-dessous de là où on aimerait être. Notre objectif, c’est évidemment de disputer les play-offs. Pour cela, on vise la quatrième place. On a concédé des nuls face à des équipes qu’on aurait pu battre. On est un peu déçues mais on ne s’attarde pas là-dessus et on regarde devant. Il reste des matches, tout est encore possible, c’est serré au milieu de tableau. Il suffit de pas grand-chose, que les autres fassent des erreurs et que nous soyons solides lors de nos prestations. On a plein d’individualités très, très fortes, c’est ce qui peut faire la différence notamment grâce à notre vitesse et la gestion de la profondeur. »
Son état d’esprit actuel ?
« Avec la confiance, on joue de manière relaxée sur le terrain, sans pression. Je connais toutes les joueuses désormais, leurs points forts et leurs points faibles, je sais sur quel pied jouer. Cela pousse à vouloir continuer sur cette lancée. J’ai trouvé des repères. Lyon, le PSG, le Paris FC avant la trêve, c’étaient de gros morceaux avant la trêve. Contre l’OL, j’encaisse 5 buts mais je fais quand même une dizaine d’arrêts ! C’est du très, très haut niveau Lyon, l’une des meilleures équipes du moment. J’apprends. »
Ses débuts avec l’Équipe de France cet automne :
« J’ai commencé en sélection chez les jeunes, cela a été un long apprentissage car j’avais des difficultés au début. J’ai dû beaucoup travailler sur mon aspect mental. Jusqu’aux U23, il me manquait ce petit truc pour pouvoir atteindre les A. Je pense qu’il y a eu un déclic à mon arrivée à Montpellier vu que j’ai réussi à enchaîner les matches. C’est comme si une barrière mentale avait sauté. J’ai d’abord été appelée pour prendre part à trois jours du rassemblement avant de figurer dans le groupe. »
Son premier entrainment avec les Bleues :
« Étrangement, je n’étais pas du tout stressée sur le terrain, ce qui est contraire à ma personnalité ! Je suis arrivée très à l’aise, relâchée. La secte des gardiennes m’a intégrée très rapidement, cela m’a aidée. Ça s’est très bien passé, les joueuses ont toutes eu un petit mot pour m’encourager. Je suis la deuxième plus jeune joueuse du groupe mais ne le ressens pas. Je suis dans l’observation, j’essaie de prendre du recul, d’analyser, de comprendre. Ma place n’est pas acquise, je suis là pour apprendre avec l’envie d’y rester. » (Déclarations via fff.fr).
https://twitter.com/equipedefranceF/status/1741408925340029158