Viviane Asseyi et Maëlle Lakrar se connaissent depuis l’INF et évoluent maintenant ensemble avec le maillot de l’Équipe de France. Lors d’une interview pour la FFF, les deux joueuses sont revenues sur leurs parcours. Découvrez certains de ses propos.
L’arrivée à l’Institut national du football :
Viviane Asseyi : « J’étais très insouciante à l’époque. Premièrement, je pensais que Clairefontaine n’était que pour les garçons. J’ai passé les tests de détection lors des rencontres « interligues » à Vichy, on était cinquante présélectionnées mais il n’y avait que douze places pour Clairefontaine. Mais je ne me rendais pas compte de l’enjeu, j’y allais pour kiffer. Quand j’ai reçu la lettre qui m’annonçait que j’avais été acceptée à l’INF, ma vie a changé. Je me suis dit : »En fait, c’est vraiment ce que je vais faire ». Je me souviens que ma mère pleurait, elle se disait : »Ma fille a 14 ans et elle va partir ». Moi, je m’en moquais . Je voulais juste partir et jouer au foot. »
Maëlle Lakrar : « On a plus ou moins le même parcours. J’ai fait les « interligues » avec la Ligue Méditerranée. On est allées faire un tournoi à Bordeaux, les sélectionneurs étaient là. À la fin de mon match, ils sont venus me voir pour me dire que j’étais présélectionnée pour les tests à Clairefontaine. On est cent à les avoir passés là-bas et une douzaine à avoir finalement intégré l’INF à l’INSEP. »
Leurs modèles dans le football féminin ?
Maëlle Lakrar : « Je suivais énormément le foot et il y avait des joueuses que j’aimais bien. J’étais allée à Clairefontaine pour voir un entraînement de l’Équipe de France féminine. Je dois avoir des photos avec Wendie Renard, Louisa Necib, Eugénie Le Sommer… Et moi, j’étais encore un bébé ! »
Viviane Asseyi : « Franchement, dans le foot féminin, je ne connaissais que (la Brésilienne) Marta. Je la trouvais très forte, mais c’était la seule que je connaissais. Mon idole, c’était Zinédine Zidane, c’est lui qui m’a donné envie de jouer au foot. Et quand j’ai entendu »Clairefontaine », j’ai entendu »Équipe de France ». Je me suis dit : »C’est là où Zidane allait tout le temps quand il était en sélection ! » »
L’Institut national du football, c’est compliqué ?
Viviane Asseyi : « Je savais finalement que c’était plus dur pour ma mère que pour moi parce que ce n’est pas facile de laisser son enfant à 14 ans, de ne pas la voir tous les jours mais… Je pense que j’ai un problème (rires). Pour moi, ça ne l’était pas. Je savais que j’allais voir ma famille le week-end et dans ma tête ce n’était que foot, foot, foot. Sinon, je me souviens des côtes. Quand on devait monter les côtes en courant pour l’entraînement, ça, c’était dur (rires). Le foot aussi était dur mais, en fait, tu apprends. Tu n’as pas le choix, tu fais. »
Maëlle Lakrar : « De mon côté, le plus dur, c’était les voyages. Je m’entraînais la semaine à l’INSEP mais je jouais pour l’Olympique de Marseille. Je devais donc prendre l’avion tous les vendredis et tous les dimanches. Faire les allers-retours toutes les semaines, ne pas être 100 % avec ton club et ne venir que pour les matches c’était un peu compliqué. Sinon, ce sont trois belles années passées là-bas ! C’était vraiment kiffant et une belle aventure. »
Des conseils pour une jeune joueuse qui voudrait rejoindre l’Institut national du football ?
Maëlle Lakrar : « Il faut poursuivre ses rêves. Si on a la chance d’être prise dans une aventure comme celle-là, on ne peut qu’accepter. C’est vraiment quelque chose à faire et qui n’arrivera qu’une seule fois dans sa vie. »
Viviane Asseyi : « Comme Maëlle le dit, il faut vivre ses rêves et ne pas écouter les autres qui essayent de te décourager. Évidemment il faut écouter ses parents mais il faut aussi les rassurer, il faut se dire que ce sont de très belles expériences qui n’arrivent qu’une fois. » (Déclarations via fff.fr).